La série, récompensée par le prix du public au festival Series Mania 2025, porte bien son nom : Empathie, la capacité à percevoir ce que l’autre ressent. Et à l’écran, chaque personnage est touchant, à sa manière.

Au sein de l’aile D de l’Institut Mont-Royal, les âmes troublées se heurtent et se rencontrent pour faire des étincelles. Dans ce lieu à part de l’établissement psychiatrique sont internés les patients ayant commis de graves crimes sous l’emprise de leur maladie. La série refuse tout jugement. Elle illustre chaque destin avec finesse : qu’ils soient patients, proches ou soignants, tous les personnages sont filmés avec une humanité bouleversante.

Ces existences torturées sont portées par un casting plus que talentueux, avec un binôme central remarquable. Florence Longpré, actrice principale et scénariste, incarne la Dre Bien Aimé, une psychiatre contrastée aussi solide la journée pour ses patients que vulnérable le soir dans son appartement. Face à elle, l’humoriste Thomas Ngijol surprend dans le rôle de Mortimer, agent d’intervention attendrissant. Leur relation, teintée de complicité, ajoute à la riche palette d’émotions de la série. Et c’est bien là la force d’Empathie : savoir passer du drame à la comédie, frôler le thriller dans une scène d’intervention policière, sans perdre sa cohérence, le tout renforcé par une bande-son particulièrement pertinente.

Dans cette fresque qui fait rire, pleurer, trembler, trois mots reviennent comme un refrain : « putain de vie ». Empathie est en fait une ode à l’humanité, ses instants de gloire comme ses plus sombres aspects, illustrée par l’intervention métaphorique de danseurs en tutus noirs, symboles de la fragilité, de la finesse et des pensées intrusives que chacun porte en soi. 

Tout en interrogeant le système parfois impitoyable des instituts psychiatriques, la série arrive à célébrer les petits instants de tendresse et d’amitié qui surgissent là où ils sont le moins attendus.