Scènes parisiennes quotidiennes, portraits hétéroclites… Bilal Hamdad peint l’urbanité, dense, humaine, et parfois teintée de solitude.

Chaque année, le Petit Palais convie des artistes contemporains à exposer au cœur de ses collections permanentes dans l’ambition de faire exister un dialogue entre la voix des artistes d’hier et d’aujourd’hui. Vingt tableaux de Bilal Hamdad tissent des liens inédits avec Courbet, Fernand Pelez ou encore Léon Lhermitte, à l’occasion de Paname, sa première et plus ambitieuse exposition dans une institution muséale. 

Clichés naturalistes

Né en 1987 en Algérie, Bilal Hamdad s’envole en France pour continuer sa formation artistique. Diplômé en 2018 des Beaux-Arts de Paris, il se distingue par des compositions de très grands formats, représentant des scènes de vie parisiennes. 

Partant de clichés pris sur le vif, ses toiles témoignent d’un naturalisme saisissant. Il capture l’effervescence de la capitale par des cadrages serrés, des clairs-obscurs révélateurs, véritables documents du Paris d’aujourd’hui. Sortie de métro à Barbès-Rochechouart, vendeur de maïs, agents de nettoyage, bouteille en plastique abandonnée en bas du trottoir… Infiniment de détails viennent nourrir cet arrêt sur image.Terrasse bondée du Café des Anges, où fumeurs, buveurs de vin et chien fatigué se rassemblent dans le tout-Paris. Les parisiens deviennent des allégories du quotidien urbain, porteurs d’un vécu partagé, métissé et universel. L’artiste questionne le vivre ensemble et la solitude en ralentissant l’agitation urbaine.

Influences du passé

Les murs du Petit Palais permettent un échange intense entre les œuvres, celles du passé ; ainsi, le portrait de la jeune mannequin en crocs rose fluo regarde le portrait d’une femme couchée sur un divan des années folles. Les représentations, les tendances, le Paris d’hier et le Paris d’aujourd’hui se côtoient et combinent les peintres maîtres du passé et le rythme fébrile du monde contemporain.

La pratique de Bilal Hamdad est sans cesse nourrie par Rubens, Degas, Manet ou encore Velázquez. Il invite le visiteur à rechercher les clins d’œil glissés dans ses toiles. Seriez-vous capable de retrouver la référence à Ophélie de Millais ? Seriez-vous capable de retrouver un tableau niché dans un café d’une terrasse ? Pour se faire, lisez le cartel seulement après avoir confronté la toile…